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Retour sur la COP30 / Après Belém : quel avenir pour la gouvernance climatique ?

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Ce samedi 22 novembre marquait la clôture de la COP30 à Belém, au Brésil, après deux semaines de négociations centrées sur la lutte contre les changements climatiques. Cette Conférence des Parties marquait les 10 ans de l’Accord de Paris, et se devait d’être un tournant dans l’accélération de la mise en œuvre des objectifs climatiques. Présent durant ces deux semaines, le Pacte mondial de l’ONU – Réseau France aura animé plusieurs évènements de haut niveau, pour évoquer l’importance du secteur privé dans la mise en œuvre de solutions de lutte contre les changements climatiques.

Un accord trouvé par les Parties, mais en deçà des ambitions attendues

Alors que la COP28, qui s’était tenue il y a deux ans à Dubaï avait permis d’aboutir à accord faisant explicitement mention des énergies fossiles, ce n’est pas le cas du texte final sur lequel se sont accordés les Parties samedi dernier lors de la session de clôture de la COP30. Une absence regrettée par de nombreuses Parties, notamment la France et plus largement l’Union Européenne.

En réponse à ces réactions, le président brésilien, Luiz Inacio Lula da Silva a soutenu la mise en place d’une « feuille de route » pour sortir des énergies fossiles, soutenue par plus de 80 pays. Si aucune date butoir n’est proposée, ce projet n’en constitue pas moins le premier jalon d’une ambition mondiale.

Pour une sortie efficace des énergies fossiles, la production mondiale d’énergies renouvelables se devra également de franchir des nouveaux paliers. Si celle-ci a atteint des records, elle demeure insuffisante pour atteindre les objectifs fixés durant la COP28, qui requièrent de doubler la capacité actuelle d’ici 2030. Les investissements actuels dans les énergies renouvelables restent encore trop faibles. Bien qu’ils se soient élevés à 624 milliards de dollars en 2024, atteindre les objectifs nécessite de les porter à 1 400 milliards par an jusqu’à 2030.

Bien que nous soyons pour la première fois en train de faire baisser la courbe des émissions responsables du réchauffement climatique, les efforts actuels restent encore loin d’être suffisants, a ainsi souligné Simon Stiell, Secrétaire exécutif de l’UNFCC. L’état actuel des plans climatiques nationaux proposés par les Parties entraînerait une baisse des émissions de gaz à effet de serre d’environ 10 % d’ici 2035, mais à l’inverse, le GIEC estime que les émissions doivent baisser de 60 % par rapport à 2019 pour atteindre l’objectif de 1,5°C.

Parmi les principaux engagements de l’accord, celui-ci prévoit le triplement du financement de l’adaptation aux changements climatiques d’ici à 2035. Une mesure historique pour soutenir les populations les plus vulnérables, qui sont les moins responsables du changement climatique mais les plus touchées par ses conséquences.

L’accord entérine également la création du Mécanisme de Belém pour une transition mondiale juste : un nouvel instrument destiné à aider les pays à garantir une transition vers des économies durables, justes et inclusives.

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Un accord qui marque tout de même une victoire pour le multilatéralisme

Bien que l’accord ne reflète pas pleinement l’urgence des enjeux de lutte contre les changements climatiques, ni les ambitions attendues, il illustre tout de même la capacité des 197 États Parties à la Convention cadre des Nations Unies sur les changements climatiques à aboutir à un consensus mondial. À l’heure où le multilatéralisme se doit de trouver un souffle nouveau, comme souligné par la 80e Assemblée générale des Nations Unies en septembre, cet accord montre donc la volonté de l’ensemble des Parties à faire avancer la gouvernance climatique mondiale.

L’alliance des petits États insulaires ou côtiers, rassemblant 39 pays particulièrement vulnérables au changement climatique, a notamment qualifié l’accord « d’imparfait, mais nécessaire pour le progrès ».

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Source : Pacte Mondial

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