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Présidentielle ivoirienne : Ouattara aurait-il eu peur d’affronter Gbagbo et Thiam ?

Ouattara PR

Laurent Gbagbo et Tidjane Thiam ne sont pas des foudres de guerre qui auraient pu inquiéter Alassane Ouattara.


Avant même d’être recalé par le Conseil constitutionnel pour la même raison, l’opposant Cheick Tidjane Thiam aurait dû renoncer à la nationalité française au moment où il prenait la tête du PDCI. Comment un intellectuel qu’on dit d’un si haut rang et si riche, a-t-il pu négliger une formalité aussi banale ? Le voilà aujourd’hui assigné en justice par les militants de son propre parti, dont de nombreuses têtes fortes ont préféré prendre la tangente pour ne pas adouber une forfaiture. Il aura beau s’agiter dans les médias internationaux, ce n’était donc, ni à la Commission électorale indépendante (CEI), ni au Conseil constitutionnel, et encore moins au président Alassane Ouattara de lui rappeler les conditions à remplir pour être candidat à l’élection présidentielle en Côte d’Ivoire.

Thiam PdcI

Tidjane Thiam n'est même pas encore accepté comme président par les militants de son parti

Quant à Laurent Gbagbo qui a encore les mains rougies par le sang des milliers de morts qu’il a faits sous sa présidence, et qui a fait vider les coffres de la banque centrale avant d’être contraint de lâcher le pouvoir, il aurait dû chercher à se faire réinscrire sur la liste électorale de laquelle son nom avait été barré pour lesdits faits d’armes. Que non, depuis son retour de La Haye, il n’a rien fait d’autre qu’amuser la galerie. Pire, le FPI et la galaxie des agitateurs publics haineux qui l’avaient porté au pouvoir, selon ses propres termes, de manière calamiteuse, ont été battus à plate couture aux élections organisées par eux-mêmes en 2010. Malgré les actes d’intimidation et de violence qu’ils perpétraient pour essayer de confisquer le pouvoir d’Etat. Aujourd’hui, le FPI est dirigé par Pascal Affi N’guessan qui a obligé Gbagbo à créer le PPA, et les autres terroristes, une multitude de « cabines téléphoniques ». Encore une fois, ce n’était donc, ni à la Commission électorale indépendante (CEI), ni au Conseil constitutionnel, et encore moins au président Alassane Ouattara de rechercher des candidats représentatifs pour épicer l’élection présidentielle en Côte d’Ivoire.

Gbagbo PPA

Le PPA demande à la CEI de retirer le nom Gbagbo à l'ancienne première dame Simone Ehivet-Gbagbo

Il n’y a pas eu de manœuvre administrative, judiciaire ou institutionnelle pour éliminer de candidats, et la Côte d’Ivoire est une démocratie exemplaire en Afrique et dans le monde. Si la proclamation de la liste définitive des candidats à l’élection présidentielle du 25 octobre 2025 par le Conseil constitutionnel suscite de vives réactions de la part de ces opposants, c'est juste parce qu'ils veulent se donner de la contenance.

Depuis sa création, le parti originel de Gbagbo n’a jamais vraiment pu inquiéter le pouvoir central d’Abidjan. Plus connu pour sa violence que pour une prétendue assise populaire, ce parti n’a même pas pu obtenir la majorité au sein de la CEI lorsqu’il était au pouvoir. La razzia du RDR à l’époque lui fait encore faire des cauchemars : le parti de Ouattara avait raflé 63% des communes du pays !

Ouattara aurait pu être inquiet si toute l’opposition mise ensemble avait pu rééditer cet exploit aujourd’hui.

Quant au PDCI, pourtant anciennement parti unique, il est incapable de présenter des candidats dans toutes les régions du pays depuis des décennies. Et l’arrivée de Tidjane Thiam à sa tête a provoqué un deluge de contestations, de procès et de démissions fracassantes, ce qui est loin d'améliorer l'état de santé du vieux parti.

Thiam poursuite3

En ce qui concerne le président sortant, Alassane Ouattara, en briguant un autre mandat, il est sûr de pouvoir compter sur l’engagement de ses millions de partisans et de nombreux autres Ivoiriens qui lui sont reconnaissants pour le changement qualitatif de la Côte d’Ivoire depuis qu’il est aux affaires.

Enfin, quant à sa succession, il n’a aucun intérêt à commettre la même erreur que le président Félix Houphouët-Boigny en désignant un dauphin constitutionnel. Car le pouvoir ne se donne pas, il se prend. Il appartient aux intéressés de s’organiser, de se faire connaître de la population par leurs compétences, et de lui proposer un programme de gouvernement qui ne soit pas la poursuite de l’œuvre de leur prédécesseur, afin de mériter ses suffrages dans les urnes.

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Comme chanterait Gavroche, le gamin des rues du roman « les misérables » de Victor Hugo : « Je suis tombé par terre, c’est la faute à Voltaire. Le nez dans le ruisseau, c’est la faute à Rousseau. Ma soif de pouvoir me perdra, c’est la faute à Ouattara ».

Seydou Koné

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Commission Electorale Indépendante (CEI), #Elections CIV 2025

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