Projections 2025 et à court terme : l'OCDE prévoit une réduction de l'aide publique au développement
L'OCDE prévoit une baisse de 9 à 17 % de l'aide publique au développement (APD) nette en 2025, après une baisse de 9 % en 2024. Cette baisse prévue est due aux réductions annoncées par les principaux fournisseurs et toucherait plus durement les pays les plus pauvres : l'APD bilatérale aux pays les moins avancés et à l'Afrique subsaharienne pourrait chuter respectivement de 13 à 25 % et de 16 à 28 %, et le financement de la santé pourrait chuter jusqu'à 60 % par rapport à son pic de 2022. Une action coordonnée et transparente est nécessaire de toute urgence pour atténuer les conséquences des réductions de l'APD pour les populations les plus pauvres et les plus vulnérables.
D'après les prévisions de l’OCDE, l'aide publique au développement (APD) devrait enregistrer une baisse comprise entre 9 % et 17 % en 2025, qui viendrait s’ajouter à la diminution de 9 % observée en 2024. Les perspectives au-delà de 2025 restent pour leur part très incertaines.
Cette baisse prévue est essentiellement due aux réductions annoncées par quatre grands fournisseurs d’APD. Pour la première fois en près de 30 ans, l’Allemagne, les États-Unis, la France et le Royaume-Uni ont tous diminué leur APD en 2024. Si les baisses annoncées se concrétisent en 2025, on assistera pour la première fois de l'histoire à une réduction simultanée, et sur deux années consécutives, de l’APD consentie par ces quatre pays.
En 2027, l’APD devrait retomber aux niveaux de 2020. Or, les besoins continuent de croître et ce sont les pays les plus pauvres et les services essentiels qui pâtiront le plus lourdement de ce recul.
- En 2025, les pays les moins avancés (PMA) devraient subir une diminution comprise entre 13 % et 25 % de l'APD bilatérale nette fournie par les pays du CAD. Cette baisse pourrait atteindre entre 16 % et 28 % pour les pays d'Afrique subsaharienne.
- Dans le domaine de la santé, l’APD bilatérale devrait afficher une baisse pouvant aller de 19 % à 33 % en 2025 par rapport à 2023, poursuivant ainsi la tendance à la baisse qui a fait suite aux niveaux élevés liés au soutien apporté face au COVID-19. En 2025, l’APD allouée à la santé devrait chuter en dessous des niveaux antérieurs au COVID-19.
- Les baisses anticipées des dotations aux organisations multilatérales pourraient entrainer une seconde vague de diminutions des apports aux pays les plus pauvres et aux services essentiels. En 2023, près de la moitié de l’APD allouée aux PMA a été acheminée via les canaux multilatéraux. Les onze fournisseurs qui ont annoncé des baisses de leur APD représentent entre 62 % (OMS) et 87 % (PAM) des financements aux grandes organisations multilatérales intervenant dans le domaine de la santé ou de l'humanitaire.
Une action coordonnée s’impose pour éviter de léser profondément les pays et les populations dont les besoins sont les plus grands. Les fournisseurs pourraient ainsi :
- Partager leurs plans prospectifs, leurs informations et leurs analyses sur les répercussions de l’évolution des niveaux et des dotations d’APD, étayés par des données et d’autres éléments factuels ;
- Collaborer entre eux et avec les pays et territoires bénéficiaires de l’APD pour trouver des solutions permettant de combler les pénuries de financement, de préserver les programmes et les investissements à plus fort impact et de conserver leur caractère prioritaire, en particulier s’agissant de ceux qui bénéficient aux pays, aux secteurs et aux populations dont les besoins sont les plus importants ;
- Diversifier les partenaires, mettre en commun les ressources, catalyser les investissements du secteur privé, le cas échéant, et soutenir la mobilisation des ressources intérieures.
Source : OCDE
Organisation de coopération et de développement économiques (OCDE)
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