Décrispation : Les premiers ministres nigériens et sénégalais à Abidjan chez Ouattara

Photo : Ouattara recevant à Abidjan le premier ministre du Sénégal, Ousmane Sonko

Les relations se normalisent progressivement entre Abidjan et certaines capitales de la sous-région, si l'on en croit l'audience accordée la semaine dernière, plus précisément le vendredi 30 mai 2025 par le numéro Un ivoirien, Alassane Ouattara, au premier ministre sénégalais, Ousmane Sonko, porteur d'un message de son président, Bassirou Diomaye Faye. Sonko a effectué à cette occasion une visite d’amitié et de travail de 72 heures en Côte d’Ivoire, au cours de laquelle, il a pu s'entretenir avec des personnalités telles que son homologue ivoirien Robert Beugré Mambé.

Quelques jours auparavant, soit le mardi 27 mai 2025, c'était le premier ministre du Niger, Ali Lamine Zeine qui profitait des Assemblées annuelles de la Banque africaine de développement, pour s'entretenir avec le président Ouattara.

De l'eau semble donc avoir coulé sous le pont du panafricanisme avec ces signes visibles de rapprochement entre Abidjan et certaines capitales de la sous-région. Les régimes issus de coups d'Etat ou de soulèvements populistes, et qui en voulaient à la Côte d'Ivoire et à son président de n'avoir pas applaudi leurs exploits des quatre mains, commencent à mettre de l'eau dans leur vin et à revenir à de meilleurs sentiments.

Photo : l'audience accordée par le président Ouattara au premier ministre du Niger, Ali Lamine Zeine s'est tenue à la faveur des Assemblées annuelles du Groupe de la BAD

Fini l'époque des envolées lyriques contre Ouattara. Le temps de la prise de conscience semble avoir sonné. Peut-être aussi celui de la lucidité qui démontre que la Côte d'Ivoire a obtenu plus du monde entier grâce à sa diplomatie, et sans animosité envers quiconque, que tous ceux, réunis, qui donnent dans les injures, la diffamation et le spectaculaire (avec son corollaire de ruptures "avec effet immédiat")...

Abidjan est maintenant sollicité ouvertement ou en cachette pour accéder au port dont on prétendait pouvoir se passer, débloquer un prêt d'argent auprès de ceux qu'on a chassés, ou encore régler une question humanitaire. Quoi qu'il en soit, avec le calme olympien qu'on lui connaît, Alassane Ouattara est assis dans son palais, disposé à recevoir qui vient à lui, et poussant tranquilement ses pions pour le développement de son pays et de toute la communautaire ouest-africaine.

AOutre les problèmes de développement économique et social, la coopération sous-régionale a plus besoin d'être renforcée que combattue, car les défis sécuritaires auxquels tous font face sont énormes.

Seydou Koné